« Brexit : Sauvons les réfugiés Britanniques de France de l’exil », c’est le moto de la campagne Thunderclap des Jeunes Européens.
La lettre humoristique de l’association, publiée mercredi 6 juillet, a été lue par plus de 114 000 personnes. Derrière le rire, une revendication primordiale, ne pas rompre l’accès aux droits liés à la citoyenneté européenne pour les britanniques qui le souhaitent.
A la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, près d’un million de britanniques, résidant dans les 27 pays membres, vont perdre leurs droits de citoyens européens. Se déplacer librement, participer et concourir aux élections locales, possibilité d’étudier et de travailler sur l’ensemble du continent, ... autant de libertés en voie de péremption pour 1 européen sur 500.
Pénurie de passeports en Irlande, adoption massive par les fonctionnaires européens, de la nationalité de leurs conjoints : la situation pousse les britanniques au système D pour acquérir la nationalité d’un pays membre de l’Union. Un parcours fastidieux et précaire pour des expatriés qui, s’ils résident à l’étranger depuis plus de 15 ans, n’ont même pas pu participer au scrutin du 23 juin dernier. Ils se retrouvent dans une situation absurde : pas assez européen pour continuer à bénéficier des acquis de l’Union, pas assez anglais pour s’exprimer sur l’avenir de la Grande-Bretagne.
A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle : nous demandons à ce que l’Union accorde la citoyenneté européenne aux expatriés britanniques. Elle se cumulerait avec la citoyenneté britannique mais, cette dernière n’entraînant plus la citoyenneté européenne, n’y serait plus liée. Une telle mesure ne serait pas une première. Comme le rappelait récemment Benjamin Fievet, rédacteur du webzine Le Taurillon : « Lors de la rétrocession de Hong-Kong à la Chine le Royaume-Uni avait créé une nouvelle catégorie de nationalité spécialement pour que les hongkongais, n’étant pas citoyens britanniques, conservent un lien avec le Royaume-Uni et bénéficient de certains droits. »
Raisonnons ensemble, pourquoi l’accès à la citoyenneté européenne serait inexorablement lié à l’acquisition de la nationalité d’un État membre ? En tant que jeunes européens, nous exerçons nos droits sur le continent, non parce que nous sommes français, slovaques ou allemands, mais bien car nous appartenons à une communauté de citoyens européens, avec lesquels nous partageons un corps de droits non négociables. A terme, cette réalité devra se traduire dans le corps d’acquis de l’Union, par la création d’une citoyenneté européenne indépendante de la nationalité des États membres.