Communiqué conjoint sur les dernières propositions franco-allemandes pour un Fond européen de relance
Les dernières propositions franco-allemandes pour répartir et mutualiser les coûts de la crise du Covid-19 vont dans la bonne et nécessaire direction. Le couple franco-allemand prouve qu’il est en vie et qu’il est moteur en Europe. C’est un signal fort que les deux pays envoient aux autres gouvernements européens plus réticents : ils s’engagent clairement en faveur du bien commun européen et passent un appel bienvenu à la solidarité européenne après de longs mois durant lesquels les états-membres ont manqué même de coordination dans leurs réponses à la crise. Pourtant, cette proposition laisse un goût amer : la proposition franco-allemande devance de quelques jours la proposition de la Commission Européenne. Si le couple franco-allemand vise à renforcer l’Europe, il réussit par la même occasion à mettre en lumière la prévalence des dynamiques intergouvernementales au sein de l’Union. Même pendant cette crise, ce sont donc les états-membres qui priment sur nos institutions communes.
Nous le rappelons : une Union unie et forte est la seule voie concrète pour faire avancer les intérêts communs des citoyens européens. Les gouvernements européens doivent se rallier à ce projet d’unité et de force.
Malte Steuber, Président de la section allemande des Jeunes Européens Fédéralistes, souligne : « Avant toute chose, nous sommes heureux de voir que le gouvernement allemand se remet dans la course européenne. Il était tout à fait légitime que les organisations de la société civile se mobilisent à cet effet. Elles sont restées optimistes et combatives malgré les signes de défiance, et aujourd’hui nous accueillons favorablement cette initiative. L’amitié franco-allemande est l’un des piliers de l’intégration européenne. Que ce partenariat revienne au devant de la scène européenne, en continuité de la Déclaration de Meseberg, est un signal encourageant. Pour nous, ce changement de l’opinion allemande est en fait le signe d’une prise de conscience qui doit désormais s’étendre aux gouvernements les plus hésitants. La France et l’Allemagne doivent poursuivre leur dialogue avec les autres états-membres et toujours se souvenir : leur parole est importante, mais l’Union est faite de 27 états-membres et d’institutions communes qui avaient été mandatées pour faire des propositions sur la relance européenne. »
« Dans cette période difficile, l’initiative est bienvenue ; quand l’Allemagne et la France travaillent main dans la main, c’est l’Europe qui en sort gagnante. Mais nous devons rester prudents : ce plan ne doit pas se limiter aux enjeux économiques. Il doit aussi s’attacher aux enjeux écologiques et sociaux, en faisant du Pacte vert (Green Deal) l’axe central des politiques européennes. », ajoute Marie Caillaud, Présidente de la section française des Jeunes Européens Fédéralistes. « Ce plan de relance doit être l’opportunité de renforcer l’unité européenne. Les querelles des états-membres autour du budget européen ne sont vraiment pas à la hauteur des enjeux qui nous font face. Nous souhaitons que le rétablissement de nos économies se fasse au niveau européen, sans opposition nationale futile mais dans le sens d’une véritable solidarité européenne. »
« L’histoire de l’intégration européenne nous a prouvé l’importance du partenariat franco-allemand. Mais nous sommes conscients que ce partenariat ne suffira pas s’il n’est pas accompagné, à long-terme, d’une vision partagée du futur de l’Europe et de ses citoyens. », ajoute Leonie Martin, Présidente des Jeunes Européens Fédéralistes. « Il est temps de s’éloigner de l’intergouvernementalité, avec les limites afférente à son modèle hybride, et d’aller vers une véritable Europe fédérale. Les multiples crises que traversent les citoyens européens ne trouveront d’issue qu’à la condition d’un projet global de transition vers une Europe unie et démocratique. »
L’initiative franco-allemande prévoit un endettement de la Commission européenne à hauteur de 500 milliards d’euros. Les états-membres seraient garants dans l’hypothèse où les prêts ne pourraient pas être soldés. Ce plan de relance s’inscrirait dans le Cadre Financier Pluriannuel 2021-2027, en plus des 540 milliards d’euros de prêts déjà annoncés par l’Eurogroupe. Ces prêts seraient orientés vers les états et les régions les plus touchées par la pandémie. A la différence des Coronabonds, les Etats-membres ne seraient responsables que de leur part de dette et la Commission européenne - non pas les états-membres - déciderait de l’allocation des budgets. Beaucoup de détails restent en suspens, et doivent être affinés en discussion avec les états-membres qui doivent donner leur accord, à l’unanimité, pour la mise en oeuvre de ce plan.
Cette initiative devance les propositions de la Commission européenne qui doit les présenter cette semaine.
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter :
Marie Caillaud, Présidente des Jeunes Européens - France
marie.caillaud@jeunes-europeens.org / 06.47.81.68.26
Antoine Schibler, Responsable de la communication politique
antoine.schibler@jeunes-europeens.org